Nous voici presque à Noël, et tout va bientôt marquer une pause, pour autant qu’on puisse l’espérer. Tourné vers la tradition, ce dernier post de l’année ne parle donc pas non plus d’un thème actuel sur certains évènements, mais d’un symbole “actuel”. Un symbole que nous faisons rentrer à la maison sans y songer, mais qui sous-tend toute une cosmologie : je veux parler de l’Arbre de Noël. Cette cosmologie montre directement tout son intérêt pour bien comprendre l’astrologie, hélas on n’accorde que bien peu d’attention à notre époque à ce genre d’affaires basiques. L’astrologie, en tant que forme de connaissance, prend ses racines dans la cosmologie traditionnelle et, en toile de fond, dans la métaphysique traditionnelle et non pas dans l’une ou l’autre forme de psychologie moderne.
Noël, naturellement, c’est le retour de la lumière, au point le plus sombre de l’année la lumière refait son apparition, dieu soit loué, il ne fera pas plus sombre encore, mais les jours commencent lentement à s’allonger. C’est l’époque de la naissance du Christ, qui c’est très seyant, est “une lumière pour tous les peuples”, c’est le moment du solstice d’hiver. Astrologiquement parlant, c’est l’un des quatre pivots les plus importants de l’année, les trois autres étant les deux équinoxes et le solstice d’été. Le Soleil à présent, va passer en Sagittaire et quelques jours plus tard, nous fêterons Noël. Ce cercle des quatre points du Soleil forme aussi une croix, le grand symbole de la manifestation matérielle.
Mais quel rapport avec l’Arbre de Noël ? L’arbre est un symbole de toute antiquité et le cœur de la liaison entre l’en-haut et l’ici-bas, il montre la structure des diverses couches du cosmos. Dans le shamanisme sibérien, l’arbre joue un très grand rôle, mais dans les autres traditions aussi, l’arbre du monde occupe le devant de la scène, par exemple dans l’ancienne mythologie nordique, sous la forme de Yggdrasil. L’arbre est une voie de passage entre l’ici-bas et l’en-haut et ce passage traverse trois mondes superposés. Le premier et le plus bas situé, c’est celui du matériel, de la réalité concrète, dans laquelle nous vivons, le niveau de la matière palpable. Ce niveau est toujours soumis à la décomposition, il est instable et ne peut exister par lui-même, et aux racines de cet arbre du monde, est aussi lové un serpent qui le détruit. Quand son œuvre sera accomplie, viendra le Ragnarök, le crépuscule des dieux, ou la version noroise de l’Apocalypse, dont naîtra un nouveau monde.
Le second niveau dans le cosmos, c’est ce que nous appelons le monde astral, le monde intermédiaire entre le haut et le bas. Chez l’humain, c’est la psychè, mais ce monde est bien plus grand que la seule psychè humaine, ce niveau fonctionne comme une transmission cosmique. Les influx créateurs en provenance d’en-haut le traversent pour atteindre le monde matériel, ces influx créateurs viennent naturellement de tout en haut, de Dieu. De façon concrète à présent, la racine de l’arbre désigne la terre, les branches avec les petites lumières et les boules servent d’intermédiaire et le faîte pointe vers le ciel, vers Dieu. Même les guirlandes sont symboliques, elles insistent sur la fonction de liaison qu’exprime l’arbre.
Les boules et les lumières symbolisent aussi les planètes et les étoiles car l’influx divin atteint la terre par l’énergie et la forme des planètes et des étoiles. Ainsi, on peut mieux voir ce qu’est l’essence d’une planète, mais cela fonctionne encore autrement : on sait, non on voit, que l’humain est indissociablement lié au monde supérieur (c’est la fonction essentielle de l’astrologie). Et c’est précisément là qu’on a besoin, en ces jours plus sombres, du réconfort que la lumière n’est pas morte et qu’il y a plus que le seul matériel entre ciel et terre !
Pegasus vous souhaite de Bonnes Fêtes de Noël et une pétillante année 2020 !