Le premier tour des élections présidentielles françaises vient de prendre place et ce fut tout de même passablement spectaculaire. À la fin, il y avait quatre candidats qui avaient une chance sérieuse de remporter le premier prix, et cela ne s’était jamais présenté par le passé. Pour ce qui est de correspondre vraiment à l’esprit du moment, il n’y avait qu’un seul candidat, François Fillon, qui appartenait à un vrai parti politique traditionnel. Fillon n’a pas survécu au premier tour, il a fait figure pendant longtemps d’adversaire juré de Marine Le Pen pour le second tour, mais des scandales financiers, et peut-être le fait que ce n’était pas neuf, ont détricoté les atouts de Fillon. Le Pen est bel et bien là, et va à présent concourir pour la présidence face au jeune socio-libéral Emmanuel Macron. Cela fait déjà plusieurs mois que sur ce blog nous avons écrit que Le Pen livrera bataille dans le second tour contre celui qui lui servira d’adversaire.
Le phénomène Le Pen commence aussi à s’user un peu. Il y a une enquête en cours à son encontre pour des malversations financières avec l’argent du parlement européen et d’après beaucoup de gens, cette “patriote” française affectionne de se rapprocher de Poutine. Elle n’a pas encore vraiment perdu l’habitude de son père des discours erronés sur la persécution des Juifs et, cela tombe mal, un Frexit semble aussi ne pas être une perspective attrayante pour la plupart des Français. Nous verrons bien le 7 mai si elle l’emporte, mais si nous pouvons en croire les sondages, elle n’a guère de chances contre Macron, l’enfant-prodige tout frais émoulu en politique. Et puis elle a, dans la révolution lunaire correspondante, le Nœud Sud sur l’Ascendant, et en général, ce n’est pas signe d’une grande victoire, le Nœud Sud étant un genre de super-Saturne.
Dans le même temps, on est venu pêcher, dans son vivier populiste, d’un côté inattendu, autrement dit du côté de l’extrême gauche. Dans la vague générale de la radicalisation en politique, l’extrême gauche a aussi réussi une belle progression. Nous avons déjà affirmé souvent que cette radicalisation est liée à la Grande Conjonction de Saturne et Jupiter en 2000, qui tombe sous la catastrophique Algol. Avec Algol, on perd la tête, on ne réfléchit plus très loin et on laisse libre cours à ses instincts. Cela a été très visible en France, car comme une étoile filante, est apparu dans le ciel politique un vétéran d’extrême gauche, l’(ex?)communiste Jean-Luc Mélenchon, qui n’a pas passé le second tour mais qui a fait de très bons scores, à la surprise générale. L’homme est un admirateur du président socialiste vénézuélien, Hugo Chavez, à présent disparu, qui a démoli son pays à coups de dons servant sa politique et par des projets sociaux impossibles et dispendieux. Mélenchon est exactement comme Le Pen : contre l’UE, contre l’immigration et c’est un ami de Poutine.
Il est bien sûr intéressant de regarder le radix de Mélenchon et les tendances qui reflètent son ascension (cliquez sur le lien ci-dessus pour afficher le radix de Mélenchon). Sur le MC, se trouve la très puissante étoile de première magnitude, Bételgeuse, de la constellation d’Orion, le Chasseur. D’après le mythe, Orion est habillé d’une peau de buffle, ce qui veut dire des qualités matérielles inférieures, il n’y a pas trace d’esprit chez lui et c’est pourquoi il n’a pas non plus de véritable avenir. Ceci décrit très clairement le communisme ou le socialisme, qu’on l’appelle comme on veut, c’est une forme de matérialisme, où l’ordre économique détermine tout. Bételgeuse est une étoile très brillante du succès, mais c’est à l’encontre de la position de Mercure, Maître de 1 (Mélenchon) et Maître de 10 (carrière) , qui est rétrograde dans l’esseulante Maison 12.
On voit ici l’œuvre de l’autodestruction dans la Maison 12, il s’est mis de lui-même hors-jeu avec ses opinions extrêmes. Par antisce (position planétaire en miroir le long de l’axe 0 Cancer- 0 Capricorne), le Mercure rétrograde tombe pile sur le Jupiter rétrograde en Maison 7. Via Jupiter, la planète de la vision et de la politique, Mercure/ Maître de 10 peut donc échapper à l’isolation de la Maison 12, mais une conjonction de deux planètes rétrogrades continuera à fonctionner de travers. Ce qui saute aussi aux yeux, c’est Saturne, qui est exalté en Maison 1. Ce Saturne vient tout juste de passer de la Vierge en Balance et donc il est très très enthousiaste à propos de son exaltation fraîchement acquise. Saturne est aussi Maître de 6 du petit peuple et des serviteurs et significateur général de la pauvreté et des restrictions. C’est ici qu’on voit ce qu’il veut, littéralement l’élévation des travailleurs, qui s’accompagne toujours des lunettes pour voir la vie en rose, une vision limitée des contraintes de la réalité. Le sextile étroit avec Mars, qui vient aussi tout juste de sortir de sa chute, montre l’impulsion rouge à laquelle tout ceci est couplé.
Les Luminaires sont aussi frappants, le Soleil dans son signe propre du Lion, sait comment doit être un leader et la Lune sur le Descendant lui fait trouver le ton juste pour parler au peuple (la Lune). Le Soleil se trouve sous Alphard, le Cœur de l’Hydre, symbole des comportements grossiers et une étoile passablement “politique”. De cette manière, il a l’accès direct et l’intuition du fonctionnement des instincts et peut le traduire en leadership grâce à son puissant Soleil. Dans les progressions (cliquez sur le lien ci-dessus) on voit son ascension fulgurante de façon évidente. La Pars Fortunae (calculée à partir de la direction de l’Ascendant et des progressions des Luminaires), tombe pile sur la direction du MC et sous l’étoile royale Regulus. Cette progression sur le royal Cœur du Lion ne l’a pas mené jusqu’au trône, mais elle l’a mené loin. Le MC est d’ailleurs encore en route vers Regulus, donc nous entendrons encore beaucoup parler de lui. Dans la révolution solaire (non représentée ici) le nœud sud, le super-Saturne, se trouve sur le MC et cela montre que la présidence était pour lui, hors de portée.